Le très célèbre journal américain, le New York Times (NYT), a fait savoir récemment que le Cyber Commandement, le bras du Pentagone qui dirige les opérations cybernétiques offensives et défensives de l’armée américaine, intensifiait de manière agressive son ciblage du réseau russe. Le rapport du NYT faisait savoir que le Cyber Commandement aurait placé des logiciels malveillants au cœur du réseau électrique russe, en insinuant qu'il soit possible que le président américain n'en soit pas informé. Ce qui est possible, car cette unité peut entreprendre des opérations avec l'autorisation du secrétaire à la Défense, sans l'approbation du président.Les Etats-Unis seraient motivés dans ces actions par les informations fournies par leurs agences de renseignements dont les rapports indiquent que les services de renseignements russes avaient tenté d'accéder aux systèmes de vote américain avant les élections de 2016 et avaient parfois réussi. Il pourrait donc s'agir de mesures visant à dissuader la Russie d'attaquer les USA durant la saison des élections de 2020. Certains analystes ont mis en doute le rapport du Times, mais il semblerait que ce rapport ait été suffisant pour attirer l’attention des responsables du Kremlin.
La réaction des Russes ne s'est pas faite attendre et 2 jours après les révélations du Times, le Kremlin a lancé un avertissement aux Etats-Unis, les mettant en garde sur ce que pourrait engendrer leur incursion au sein du réseau électrique russe. La Russie a bien fait comprendre que si les rapports du Times étaient vrais, il se pourrait qu'une cyberguerre puisse se déclencher entre les 2 pays. Le porte-parole du président russe, Dmitry Peskov, estime que la cyberguerre américaine contre la Russie est une possibilité hypothétique : « Si l'on suppose que certaines agences gouvernementales lancent des attaques sans en informer le chef de l'Etat, cela pourrait bien sûr indiquer que la cyberguerre serait une hypothèse ».
Il a également rappelé que le président américain Donald Trump avait déjà rejeté les accusations du Times au sujet de cette prétendue incursion numérique dans le réseau électrique russe. En effet, Donald Trump avait critiqué le rapport du New York Times, affirmant sur Twitter qu'il s'agissait d'un acte de trahison virtuel commis par un journal autrefois formidable, qui recherche désespérément une histoire, même si elle est mauvaise pour son pays. Peskov s'est montré assez confiant dans la capacité du système russe à repousser les attaques électroniques.
On peut le comprendre surtout lorsqu'on sait que le ministère russe de l'Énergie a déclaré dans un communiqué : « Le réseau énergétique russe a un niveau de sécurité élevé. Des travaux systémiques sont en cours pour utiliser la technologie et les équipements russes afin d'éliminer de tels risques ». Peskov, tout en dénonçant le fait que les secteurs vitaux de l'économie russe fassent l'objet d'attaques incessantes de l'étranger, a fait savoir que les agences russes concernées continuaient de contrer ces attaques afin d'éviter des dommages à l'économie du pays.
Il n'a pas non plus manqué de rappeler que le président Poutine ait maintes fois tenté d'initier une coopération internationale pour lutter contre toute forme de cybercriminalité, mais n'a jamais reçu de réponses du gouvernement américain à ce sujet. Il se pourrait bien que les présidents Poutine et Trump, se rencontrent en marge du sommet du G20 qui se tiendra au Japon à la fin du mois de juin. Mais certains commentateurs de la politique étrangère russe ont déclaré que ce rapport du New York Times pourrait sérieusement compromettre cette entrevue.
Source : Tass, NYT
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