
En application d’un nouveau règlement qui fait débat
En matière de sécurité informatique, l’une des manières de se prémunir des attaques est de savoir comment les « bad guys » opèrent. En sus, il y a que la maîtrise de ces techniques fait en principe partie de l’arsenal des chercheurs en sécurité ou des étudiants dans ce domaine. C’est ce qui peut justifier la publication de contenus sur papier ou en ligne pour édifier le public à ce sujet. Sur la plateforme YouTube, il faudra s’habituer à ce que les vidéos dans cette filière soient indisponibles – tout au moins, de façon temporaire. C’est le résultat d’une mise à jour des conditions d’utilisateur de la plateforme.
La note d’information de la firme de Mountain View date du 5 avril de l’année en cours. Elle interdit aux créateurs de publier des contenus en lien avec le piratage informatique. « Ne postez pas de contenu sur YouTube s'il correspond à l'une des descriptions ci-dessous : montrer aux utilisateurs comment contourner les systèmes informatiques sécurisés ou voler les identifiants et les données personnelles des utilisateurs. »
Kody Kinzie est cofondateur de Hacker Interchange – une organisation dédiée à l'enseignement de l'informatique et de la sécurité aux débutants. Hacker Interchange produit la série Cyber Weapons Lab sur YouTube. Il y a peu, Kinzie a rapporté l'impossibilité de publier de nouvelles vidéos sur la plateforme à cause des nouvelles restrictions. Google a recalé une vidéo sur le lancement de fireworks via le Wifi.
Chez Google, on explique qu’il n’y a rien de nouveau et que la publication d’avril apporte des éclaircissements sur des mesures déjà en vigueur. Les anciennes règles étaient générales et formulaient l’interdiction aux créateurs de publier des contenus qui encouragent des activités illégales, ce, sans mention de tout ce qui a trait au hacking. C’est sur la base du nombre et de la qualité des signalements reçus que Google dit avoir géré ces cas.
Les anciennes règles des CGU de YouTube
Désormais, on est à l’ère de la mention explicite pour ce qui est des contenus en matière de piratage informatique. Il y a seulement que le manque de clarté de la part de la firme de Mountain View est criard. En effet, les même règles misent en place par Google stipulent qu’il est permis de publier des contenus que l’on peut de prime abord juger dangereux si le but premier est lié à l’éducation.
Tout le problème ici réside dans la question de savoir si l’on doit laisser à un algorithme le soin de gérer des termes comme hacking ou piratage. En effet, la dernière vidéo destinée à Cyber Weapons Lab tombe sous le coup de cette restriction sans avoir atterri sur la plateforme YouTube. C’est la preuve que les logiciels de la firme de Mountain View s’appuient sur les métadonnées des fichiers pour générer une décision. « Juste une précision, nous n’avions pas encore publié le contenu sur YouTube ; ceci en raison d’une restriction sur une autre vidéo liée à la vulnérabilité WiFi WPS-Pixie. Les modérateurs YouTube n’ont jamais vu la vidéo fireworks et ce n’est pas la raison pour laquelle nous sommes sous le coup de cette mesure », confirme Kody.
Cet état de choses peut mener à des restrictions à tort. En effet, une chaîne dirigée par un professeur d’histoire du nom de Scott Allsop, basé en Roumanie, a été interdite pour avoir hébergé des images d’archives de la propagande nazie utilisée à des fins éducatives. « Je suis un professeur d’histoire et non pas un incitant à la haine. Je partage des images d'archives et du matériel d'étude pour aider les élèves à se familiariser avec le passé », a déclaré Allsop.
L'interdiction de YouTube sur le publication de vidéos de piratage semble être inspirée de l'idée de longue date que tout ce qui est lié à ce terme est mauvais, mais il est impératif de rappeler qu'une utilisation légitime de toutes les connaissances sur le piratage informatique est possible. Par exemple : des connaissances en matière de fraude à la carte de crédit peuvent permettre à des tiers de développer des systèmes pour détecter et empêcher l’usage de cartes de crédit volées ; savoir sur quelles techniques un tiers malveillant s’appuie pour pénétrer les bases de données d’un site web et extirper des données confidentielles peut aider à la mise sur pied de procédures de test efficaces.
Kody Kinzie doit la survie de sa chaîne YouTube aux nombreux internautes au fait de cette dualité. Ces derniers ont fait pression auprès de Google et, à date, les contenus sont disponibles pour qui veut les consulter. Seulement, cela reste de façon globale du cas par cas.
Sources : Twitter, InternetArchive
Et vous ?


Voir aussi :





Vous avez lu gratuitement 6 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.