L'application a été soumise à l'App Store le 21 septembre. Elle a fait l'objet d'un rejet initial le 26 septembre pour une raison liée aux règles sur les options de paiement et les fonctions supplémentaires que les applications peuvent utiliser. Après avoir réglé ce problème, l'application a été soumise de nouveau et rejetée de nouveau le 2 octobre pour avoir aidé les utilisateurs à échapper à l'application de la loi. Le géant américain de la technologie s’adressant aux créateurs de HKmap Live déclarait alors que « votre application contient du contenu ou facilite, active et encourage une activité qui n'est pas légale... Plus précisément, l'application permet aux utilisateurs d'échapper à la loi. » Apple avait ensuite supprimé le tweet dont on garde des traces sur le compte des têtes derrière l’application.
Seulement, comme l’expliquent les créateurs de l’application, elle est conçue à titre informatif ; pour permettre aux utilisateurs de se faire une idée visuelle des fortes zones de concentration de l’activité policière en combinant messages et positions GPS. En fait, HKmap Live peut être vue comme une extension d’une loi Hongkongaise qui oblige la police à brandir un drapeau bleu à l'endroit où elle souhaite déclarer qu'une réunion illégale a lieu, ce, comme préavis pour que les citoyens s’éloignent de la zone avant que des mesures policières ne soient prises. En effet, l'application HKmap Live adopte simplement cette approche officielle pour permettre aux citoyens de rester informés des mesures qui seront prises à des endroits précis. « Émeute », « après les tirs du gaz lacrymogène, le policier est immédiatement retourné au poste de police », sont des exemples de messages que l’application sert aux utilisateurs. « Notre objectif ultime est de contribuer à la sécurité de tous », insistent les développeurs.
Apple a pourtant fait de la défense des droits des citoyens un différenciateur clé de sa technologie. En effet, à l’attentat de San Bernardino, Apple a déclaré avoir été sous le choc à cause des événements tragiques qui ont eu lieu. Cependant, l’entreprise a refusé de se plier à l'injonction du tribunal qui l'obligeait à aider le FBI à déverrouiller l’iPhone du suspect dans le cadre de son enquête. Dans une lettre signée par le PDG d'Apple, Tim Cook, Apple a manifesté son mécontentement face à la décision de justice qui l'obligait à aider le FBI à avoir accès au fichier d'un de ses dispositifs. « Le gouvernement des États-Unis a demandé à Apple de prendre une mesure sans précédent qui va menacer la sécurité de nos clients. Nous nous opposons à cette injonction qui a des implications qui vont bien au-delà du cas d'espèce. » La firme a pourtant choisi de bannir l'application HKmap Live de son store sans en discuter avec les développeurs. L'approche s’aligne sur des décisions de l’ancienne équipe dirigeante. En effet, en 2017, Tim Cook, déclarait que « nous préférons évidemment ne pas supprimer les applications, mais comme nous le faisons dans d'autres pays, nous suivons la loi partout où nous faisons des affaires »
En 2017, l'entreprise a créé un datacenter en Chine pour se conformer aux lois qui obligent les entreprises mondiales à stocker des informations sur le sol du pays. Apple a également retiré certaines applications VPN de son App Store en Chine, limitant la capacité des utilisateurs à contourner un pare-feu Web local et à accéder à des sites étrangers. Après, il faut bien prendre en compte le fait que la Chine est un important marché pour Apple. La société y vend des millions d'iPhones et soutient de façon indirecte des millions d'emplois.
HKmap Live est de retour sur l’App Store, ce, peut-être grâce à la présence au sein de ce dernier d’applications comme Google Waze qui fait dans la même filière (aider les conducteurs à éviter les caméras de sécurité installées sur les routes ainsi que la police). En tout cas, c’est l’un des arguments mis sur la table par les développeurs.
Source : Twitter
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