Les employés ou les sous-traitants ont un accès privilégié aux systèmes. Ils peuvent ainsi causer des dommages, voler ou vendre des données, ou même être à l'origine d'une défaillance de sécurité, ceci en téléchargeant ou en déplaçant des ressources vers des services tiers sans autorisation. Ce qui a été le cas avec l’affaire Trend Micro en 2019, par exemple. Où un employé malhonnête a été pris en train de voler des données de clients afin de vendre les enregistrements à d'autres pour les utiliser dans des escroqueries ciblées.
Dans le cadre de cette étude, plus de 300 incidents ont été analysés dans 8 secteurs différents : pharmaceutique, finance, technologie de l’information, énergie et services, télécoms, fabrication, santé et services de distribution.
Parmi ces incidents, on recense :
- 62 % directement liés à de l'exfiltration de données ;
- 19 % sur de l'abus de privilège ;
- 9,5 % sur de l'espionnage ;
- 5,1 % sur du sabotage d'infrastructure ;
- 3,8 % sur du contournement des contrôles des technologies de l’information ;
- et moins de 1 % sur du partage de comptes.
« Le plus grand nombre d'incidents d'exfiltration de données a été observé dans les sociétés pharmaceutiques, suivi de très près par les organismes financiers. La propriété intellectuelle continue d'être de grande valeur pour l'État-nation et l'espionnage des entreprises, étant donné les gains monétaires et l'accélération de la duplication des médicaments sur le marché », indique Securonix.
Après avoir examiné ces centaines d'incidents internes dans différents secteurs industriels, il en ressort qu'environ 80 % des employés présentant un risque de fuite essaieront d'emporter avec eux des données sensibles.
Parmi les méthodes les plus répandues pour exfiltrer des données, on retrouve :
- le transfert d'un message vers une messagerie personnelle (43,75 %) ;
- l'utilisation abusive des privilèges de collaboration du cloud (16,07 %) ;
- l'agrégation de données et les téléchargements (10,71 %) ;
- l'usage de terminaux amovibles non autorisés et/ou non chiffrés (8,93 %) ;
- l'espionnage de données via Sharepoint (8,04 %) ;
- le recours à des sites externes (6,25 %) ;
- des e-mails envoyés vers des domaines hors domaine métier (3,57 %) ;
- des e-mails envoyés vers la concurrence (2,68 %).
« L'exfiltration des données par e-mail reste la méthode de fuite numéro 1, suivie du cloud et les téléchargements, qui continuent d'être un angle mort pour de nombreuses organisations. Nous prévoyons qu'il y aura une augmentation des tentatives et des incidents d'exfiltration basés sur le cloud en 2021 alors que l'adoption du cloud continue de grandir », indique Securonix.
Le partage des comptes, les difficultés de classification des données comme sensibles ou non lors de l'examen des privilèges d'accès, l'échec de la mise en œuvre des contrôles des comptes les moins privilégiés et le contournement constant des contrôles informatiques sont courants selon le rapport. Les grandes entreprises en particulier « ont du mal à tirer des conclusions sur ces incidents, principalement en raison d'absence de politiques et de procédures pour chaque secteur d'activité ».
Securonix suggère que les algorithmes peuvent être utiles dans la surveillance des employés pour des activités malhonnêtes. Elles signaleraient les anomalies comportementales et mesureraient le volume de données et les transferts qui semblent être au-delà des activités normales de base.
Dans le but de détecter et prédire les fuites de données, l'éditeur a mis au point un moteur algorithmique et d'après ses résultats, près de 56 % peuvent être relevés grâce à la mise à jour d'un comportement inhabituel de l'utilisateur comme envoyer ou copier des données qui diffère par rapport à la moyenne quotidienne enregistrée. L'analyse volumétrique est aussi utilisée, mais dans une moindre mesure (28 %). « Les comparateurs de logique en union avec l'algorithme de rareté relative sont utilisés pour détecter une première fois un nombre d'utilisateurs envoyant des e-mails vers un compte de messagerie inconnu non-professionnel ou vers un domaine de messagerie concurrent, indiquant ainsi une tentative d'exfiltration de données néfaste », précise Securonix. Ce cas de figure ne concerne cependant qu’à peine plus de 10 % des cas.
Source : Securonix
Et vous ?
Avez-vous déjà partagé même par inadvertance des données de l'entreprise ?
Votre entreprise a-t-elle défini une politique de gestion de ses données ?
Si oui laquelle ?
Pensez-vous que l’on puisse venir à bout des problèmes de fuites d’informations grâce à l’intelligence artificielle ?
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