
Un outil utilisé par 12 000 enquêteurs dans le monde entier
Les plateformes pédopornographiques permettent de partager, de télécharger et de visualiser des fichiers gratuitement. Ils sont similaires à ceux que les internautes utilisent pour télécharger illégalement des films ou des logiciels. Les personnes qui vont sur ces plateformes pensent qu'ils sont anonymes, mais ce n'est pas le cas.
CPS affiche sur une carte la localisation et l'adresse IP des ordinateurs qui ont récemment téléchargé, via les plateformes surveillées par le logiciel, des images ou des vidéos déjà signalées ou saisies par la police. La technologie dispose d'une base de données régulièrement mise à jour et contenant 18,5 milliards d'enregistrements. L'outil va ensuite trier les cas détectés avant de se concentrer sur les délinquants les plus persistants, ceux-ci étant plus à risque d'abuser des enfants.
L'outil est offert gratuitement aux forces de l'ordre. Depuis sa création en 2010, 12 000 enquêteurs répartis dans 50 États américains et dans 95 autres pays, dont le Canada, le Royaume-Uni et le Brésil, ont pu l'utiliser.
La technologie a notamment permis d’interpeller Tay Christopher Cooper, un professeur d’histoire à la retraite, à Carlsbad, en Californie. Celui-ci détenait plus de 11 600 photos et vidéos illustrant des abus sexuels sur des enfants. Cooper utilisait un des programmes de partage de fichiers surveillés par CPS pour rechercher plus de 200 termes liés à des cas de pédopornographie. Il a été arrêté en avril 2018 a été condamné à un an de prison huit mois plus tard.
Des restrictions liées au respect de la vie privée empêchent son développement
L'ONG recherche activement des partenariats avec des plateformes en ligne axées sur les consommateurs, comme Facebook ou des sites de réservation de baby-sitter, dans le but de déterminer si les internautes qui téléchargent des contenus illégaux essaient d'entrer en contact ou de travailler avec des mineurs.
« Beaucoup de ces plateformes ont un gros problème d'utilisateurs qui s'engagent dans des activités suspectes qui ne relèvent pas d'un comportement criminel », explique Carly Yoost, PDG de Child Rescue Coalition. « S'ils faisaient correspondre les données de leurs utilisateurs avec les nôtres, cela pourrait alerter leurs équipes de sécurité pour qu'elles examinent de plus près certains de leurs utilisateurs », précise-t-elle.
De leur côté, les experts des libertés civiles s'inquiètent de la surveillance de masse rendue possible par CPS. D'après eux, ce logiciel devrait être soumis à une surveillance et à des tests plus poussés.
« Il y a un danger que l'horreur viscérale de l'abus d'enfants nous aveugle sur les questions de libertés civiles », a par exemple déclaré Sarah St Vincent, une avocate spécialisée dans les droits numériques. « Des outils comme celui-ci donnent beaucoup de pouvoir et de discrétion au gouvernement. Il doit y avoir des contrôles et des garanties vraiment solides », ajoute-t-elle.
« Nous fournissons gratuitement nos données aux forces de l’ordre locales pour les aider à protéger les enfants en traquant, arrêtant et poursuivant les prédateurs d’enfants dans le monde entier – souvent sans avoir à faire subir aux enfants le traumatisme de témoigner devant les tribunaux », rassure de son côté l’ONG.
Source : Child Rescue Coalition
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