
Brendan Carr, un responsable de la Commission fédérale des communications (FCC), a écrit une lettre aux PDG de Google et Apple pour les avertir de ce que l'application de partage de vidéos, très populaire, ne respecte pas les exigences de leur politique en matière de boutiques d'applications.
«TikTok n'est pas qu'une simple application de partage de vidéos. C'est le loup déguisé en agneau. Elle recueille des masses de données sensibles qui, selon de nouveaux rapports, sont consultées à Pékin. Il est clair que TikTok pose un risque inacceptable pour la sécurité nationale en raison de sa collecte de données extensive combinée à l'accès apparemment incontrôlé de Pékin à ces données sensibles », insiste-t-il.
Le responsable de la FCC fait référence à un récent rapport qui a examiné les fuites d'enregistrements audio de 80 réunions internes de TikTok. D'après ces enregistrements audio, des employés de ByteDance, la société mère de TikTok, basés en Chine, ont eu accès à plusieurs reprises à des informations privées sur des utilisateurs américains.
Un membre du département Confiance et Sécurité de TikTok a déclaré lors d'une réunion en septembre 2021 que « tout est vu en Chine. » Un directeur a déclaré lors d'une autre réunion qu'un ingénieur basé à Pékin, désigné sous le nom de "Master Admin", avait « accès à tout. » En droite ligne avec ces développements, TikTok a annoncé la migration de 100 % du trafic des utilisateurs américains vers une nouvelle infrastructure Oracle Cloud. Cela fait partie des efforts de l'entreprise pour répondre aux préoccupations des autorités américaines sur la façon dont elle traite les informations des utilisateurs dans le pays.
Dans sa lettre, le responsable de la FCC liste toutefois d'autres rapports faisant état de « preuves et de conclusions inquiétantes concernant les pratiques de TikTok en matière de données », notamment des cas antérieurs où des chercheurs ont découvert que l'application pouvait contourner les dispositifs de protection d'Android et d'iOS pour accéder aux données sensibles des utilisateurs. Il a également cité la décision prise par TikTok en 2021 de payer 92 millions de dollars pour régler des dizaines de poursuites, émanant pour la plupart de mineurs, qui l'accusaient de collecter leurs données personnelles sans leur consentement et de les vendre à des annonceurs.
Le responsable de la FCC donne à Apple et à Google jusqu'au 8 juillet pour expliquer pourquoi ils ne retirent pas l'application de leurs magasins s'ils refusent de le faire. M. Carr était le seul signataire de la lettre - il ne semble pas que les autres commissaires de la FCC soient impliqués.
Ce n'est pas la première fois que l'entreprise est sous le feu des critiques aux États-Unis pour ses liens avec le gouvernement chinois. L'ancien président américain Donald Trump s'est déchaîné à plusieurs reprises contre l'entreprise, allant jusqu'à tenter de l'interdire par décret.
Cela a conduit à des pourparlers entre des sociétés américaines, dont Oracle, Microsoft et même Walmart, sur le rachat de l'entreprise, mais ces pourparlers ont échoué à la suite de contestations juridiques, puis le projet a été mis en veilleuse par la nouvelle administration Biden, qui a ordonné un examen de l'application au regard de la sécurité nationale, examen qui est en cours.
Pas plus tard que la semaine dernière, six sénateurs républicains ont demandé au département du Trésor de faire le point sur l'état d'avancement de cet examen. Si l'action est couronnée de succès, ce ne sera même pas la première fois que TikTok sera interdit dans un pays. L'Inde a interdit l'application en 2020, pour des raisons de sécurité nationale. Et l'Australie envisage actuellement de faire de même.
Source : Brendan Carr
Et vous ?



Voir aussi :



