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Des documents divulgués montrent que les Russes se vantent du fait que seulement 1 % de leurs faux profils sociaux sont détectés
Les efforts des plateformes de médias sociaux sont jugés insuffisants

Le , par Bill Fassinou

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Des documents ayant fait l'objet de fuite aux États-Unis suggèrent que la machine de cyberguerre du Kremlin est beaucoup plus sophistiquée que ce que beaucoup pensaient. Ils indiquent, par exemple, que les entreprises de médias sociaux ne parviennent à détecter qu’un pour cent des faux comptes utilisés par les Russes pour propager la propagande et la désinformation de Moscou sur les plateformes en ligne. Ces observations auraient été faites l'année dernière et les experts affirment que les efforts déployés par la Russie dans ce sens se sont considérablement améliorés depuis. Cela suggère que le taux de détection a peut-être baissé ces derniers mois.

Un nombre important de la population mondiale utilise aujourd'hui les médias sociaux comme première source d'information. Cependant, certains pays, notamment la Russie dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine, sont accusés d'utiliser les plateformes de médias sociaux pour diffuser de la désinformation et de la propagande. Les médias sociaux ont généré une abondance de propagande et de désinformation autour de la guerre entre la Russie et l'Ukraine et sont devenus un véritable champ de bataille de l'information. Les rapports montrent que les deux pays utilisent les médias sociaux pour se discréditer l'un l'autre et influencer l'opinion mondiale.

Dans le cas de la Russie, des documents top secret ayant récemment fait l'objet d'une fuite sur l'application communautaire Discord montrent que les tactiques utilisées par la Russie pour manipuler le discours en ligne dépassent largement les capacités dont disposent les entreprises pour lutter contre ce phénomène. Selon les documents, le gouvernement russe est parvenu à manipuler les médias sociaux et le classement des moteurs de recherche avec beaucoup plus de succès que ce que l'on pensait jusqu'à présent, renforçant les mensonges sur l'armée ukrainienne et les effets secondaires des vaccins grâce à des centaines de milliers de faux comptes en ligne.


Les documents indiquent que les opérateurs russes de ces comptes se vantent même de n'être détectés par les réseaux sociaux que dans 1 % des cas. Ces révélations ont suscité l'inquiétude des responsables gouvernementaux et des experts au sein et en dehors des entreprises de médias sociaux. « Google, Meta et d'autres tentent d'y mettre un terme, et la Russie essaie de s'améliorer. Le chiffre que vous citez suggère que la Russie est en train de gagner », a déclaré Thomas Rid, spécialiste de la désinformation et professeur à l'École des hautes études internationales de l'Université Johns Hopkins. Il a ajouté que le chiffre de 1 % était probablement exagéré.

L'analyse n'est pas datée, mais les documents divulgués font état d'activités menées par la Russie à la fin de l'année dernière. Elle a apparemment été présentée aux chefs militaires américains au cours des derniers mois. Les documents auraient été divulgués par un certain Jack Teixeira, technicien de la Garde nationale aérienne du Massachusetts, dans un groupe de discussion sur Discord en mars. Il a été accusé vendredi dernier d'avoir pris et transmis les documents classifiés, accusations pour lesquelles il risque 15 ans de prison. Jack Teixeira, un jeune homme de 21 ans, et ses avocats n'ont pas indiqué s'il compte plaider coupable ou non coupable.

La révélation sur l'amélioration des capacités de désinformation de la Russie intervient alors que le propriétaire de Twitter, Elon Musk, et des républicains au Congrès ont accusé le gouvernement fédéral des États-Unis d'être de connivence avec les entreprises technologiques pour supprimer les opinions de droite en présentant trop de comptes comme des tentatives d'influence étrangère de la part de la Russie. Le comité chargé de coordonner la politique américaine en matière de désinformation a été dissous l'année dernière après que des questions ont été soulevées quant à son objectif. La personne choisie pour le diriger était également controversée.

L'UE a sommé les entreprises de médias sociaux de ployer plus d'efforts pour lutter contre la désinformation sur leur plateforme. Dans le cas de Twitter, les analystes craignent que les réductions opérées par Musk ne nuisent à la capacité de la plateforme à lutter contre les opérations d'influence. Les campagnes de propagande et les discours haineux se seraient multipliés depuis que Musk a pris les rênes de Twitter. Les promoteurs russes de la désinformation auraient même acheté les nouveaux badges de vérification de Musk. Ainsi, les utilisateurs de Twitter font confiance à ces comptes et consomment sans réserve les informations qu'ils diffusent.

En mars, l'UE a ordonné à Musk d'embaucher davantage de modérateurs et de vérificateurs de faits sur Twitter afin de mieux contrôler le contenu sur la plateforme. La modération sur la plateforme ne répondrait pas aux exigences de l'UE. Toutefois, il s'agit d'une solution que Musk n'envisagera probablement pas, car son principal but est de rendre la société rentable. Mercredi dernier, Musk a déclaré que Twitter est quasiment parvenu à l'équilibre financier et compte désormais 1 500 employés. (Il a licencié plus de la moitié des employés depuis son arrivée.) Musk a ajouté que ses mesures de réduction des coûts commencent à porter leurs fruits.

Le ministère américain de la Défense n'a pas souhaité faire de commentaire sur la fuite de données. TikTok, Twitter et Telegram, tous cités dans le document comme cibles des opérations d'information russes, n'ont pas répondu à une demande de commentaire. De son côté, Google, propriétaire de YouTube, a déclaré : « nous avons de solides antécédents en matière de détection et d'action contre les réseaux de bots. Nous surveillons et mettons à jour en permanence nos mesures de protection ». La présence possible d'une propagande déguisée a suscité de vives inquiétudes à propos de TikTok, détenu par le chinois ByteDance, ces derniers mois.

TikTok est accusé par le gouvernement américain d'être un outil de surveillance de la Chine, ce qui représente des risques pour la sécurité nationale des États-Unis. Le réseau social de partage de vidéos est confronté à la menace d'une vente forcée aux États-Unis ou d'une interdiction. TikTok est déjà interdit sur les appareils fournis par le gouvernement, mais le gouvernement fédéral vise une interdiction complète de l'application à l'échelle du pays. Cela dit, le chemin pour y parvenir risque d'être long et pourrait à la fin ne pas aboutir. En attendant, le Montana pourrait bientôt devenir le premier État américain ayant interdit complètement TikTok.

La Chambre des représentants du Montana a adopté jeudi dernier un projet de loi controversé allant dans ce sens. Quant à Twitter, l'ancien responsable de la confiance et de la sécurité, Yoel Roth, a déclaré au Congrès en février que le site hébergeait encore des milliers de bots russe. Récemment, les observateurs ont constaté que les limitations imposées aux comptes Twitter officiels du gouvernement russe à la suite de l'invasion de l'Ukraine disparaissent progressivement. Twitter a recommencé à faire apparaître de nouveau les comptes du président russe Vladimir Poutine et de certaines ambassades de Russie dans les résultats de recherche.

La divulgation présente une rare évaluation franche des opérations de désinformation russes par les services de renseignement américains. Elle indique que l'analyse a été faite par l'état-major interarmées, le cybercommandement américain et le commandement européen, l'organisation qui dirige les activités militaires américaines en Europe. Il fait référence au renseignement d'origine électromagnétique, qui comprend l'écoute, mais ne cite pas de sources pour ses conclusions. Il se concentre sur le Centre principal de calcul de la recherche scientifique de Russie (GlavNIVTs). Ce centre travaille directement pour l'administration présidentielle russe.

L'étude indique que le réseau russe utilisé pour mener sa campagne de désinformation est connu sous le nom de Fabrika. « Des bots consultent, aiment, s'abonnent et repostent le contenu et manipulent le nombre de vues pour faire remonter le contenu dans les résultats de recherche et les listes de recommandation », peut-on lire dans l'un des documents. Le document allègue également que, dans certains cas, l'agence Fabrika envoie des contenus directement à des utilisateurs ordinaires et peu méfiants après avoir glané leurs coordonnées, telles que leurs adresses électroniques et leurs numéros de téléphone, dans des bases de données.

Un autre document top secret issu de la même collection Discord résume six campagnes d'influence spécifiques qui étaient opérationnelles ou prévues pour la fin de l'année par une nouvelle organisation russe, le Center for Special Operations in Cyberspace (Centre des opérations spéciales dans le cyberespace). Selon le document, ce nouveau groupe cible principalement les alliés régionaux de l'Ukraine. Parmi ces campagnes, l'une d'entre elles visait à répandre l'idée que les autorités américaines dissimulaient les effets secondaires des vaccins, dans le but d'attiser les divisions en Occident. Une autre campagne viserait la brigade Azov de l'Ukraine.

D'autres, visant des pays spécifiques de la région, poussent l'idée que la Lettonie, la Lituanie et la Pologne veulent renvoyer les réfugiés ukrainiens au combat, que le service de sécurité ukrainien recrute des employés de l'ONU pour les espionner et que l'Ukraine mène des opérations d'influence contre l'Europe avec l'aide de l'OTAN. Selon les documents, obtenus et analysés par le Washington Post, une dernière campagne vise à révéler l'identité des guerriers de l'information ukrainiens, c'est-à-dire les personnes qui se trouvent dans le camp opposé d'une guerre de propagande de plus en plus intense.

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