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Drones, surveillance et reconnaissance faciale : la startup « Sauron » propose une sécurité militaire à domicile
Soulevant des inquiétudes sur l'utilisation des données

Le , par Bruno

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Drones, surveillance et reconnaissance faciale : la startup « Sauron » propose une sécurité militaire à domicile,
soulevant des inquiétudes sur l'utilisation des données

Sauron, une start-up de la Silicon Valley, propose un système de sécurité domestique avancé en intégrant drones, reconnaissance faciale et capteurs haute technologie. Ce système vise à protéger les foyers de manière similaire à celle des bases militaires modernes. Des caméras surveillent les environs, identifient les visages et des drones dissuadent les intrus. Le concept a émergé après des expériences personnelles de ses fondateurs, Kevin Hartz et Jack Abraham, confrontés à des intrusions dans leurs résidences. Sauron utilise des technologies développées pour les véhicules autonomes et la sécurité des frontières pour créer une alarme anti-intrusion puissante.

Les caméras de surveillance, telles que les systèmes de télévision en circuit fermé (CCTV), sont de plus en plus présentes dans notre quotidien. Cette tendance a été accélérée par la crainte du terrorisme et la baisse des prix des caméras, rendant ces technologies plus accessibles. Cependant, l'usage de systèmes sophistiqués par la police et d'autres autorités de sécurité publique soulève des préoccupations dans une société démocratique, notamment en ce qui concerne la protection de la vie privée.


En 2022, le conseil de surveillance de San Francisco a décidé d'accorder au département de police l'accès en temps réel aux caméras de surveillance privées, une décision particulièrement inquiétante. Cette mesure controversée, qui permet à la police de visionner les images de caméras privées avec le consentement de leurs propriétaires lors de grands événements publics ou d'enquêtes, a été vivement critiquée par des organisations de défense des droits civils, comme l'Electronic Frontier Foundation (EFF) et l'ACLU.

Cette réglementation représente une victoire pour les autorités locales, qui estiment que l'accès aux caméras privées renforce leur capacité à lutter contre la criminalité. Cependant, elle soulève de sérieuses inquiétudes concernant la surveillance de masse et les risques potentiels pour la vie privée des citoyens, notamment dans le cadre d'initiatives comme celles proposées par des entreprises telles que Sauron, qui intègrent des technologies de surveillance avancées dans des contextes privés. Le projet de Sauron répond à l’inquiétude croissante concernant la sécurité à San Francisco, où, malgré une baisse de la criminalité, les citoyens restent préoccupés par l'augmentation de l'insécurité. Des investisseurs de la Silicon Valley soutiennent cette initiative, la considérant comme une solution innovante pour renforcer la sécurité publique grâce à la technologie.

À l'avenir, votre domicile pourrait être aussi protégé des intrus qu'une base militaire de pointe. Des caméras et capteurs surveilleront l'extérieur, analysant les visages des passants pour repérer d’éventuelles menaces. Des drones, installés dans un « pod de dissuasion », effrayeront les intrus en projetant un faisceau lumineux sur tout mouvement suspect. Une vue en 3D de la maison, mise à jour en temps réel, sera affichée, à l’image de l’écran d’un véhicule Tesla, et des agents de sécurité privés surveilleront les alertes depuis un centre de contrôle.

C'est la vision de la sécurité domestique proposée par Sauron, une start-up de la Silicon Valley, qui se targue d'une liste d'attente composée de PDG et d'investisseurs en capital-risque. Son cofondateur, Kevin Hartz, un entrepreneur technologique et ancien partenaire de Founders Fund, a choisi ce nom en référence au méchant de Le Seigneur des Anneaux, un œil maléfique omniprésent. Selon lui, c’est une image exagérée mais efficace pour faire passer le message que les malfaiteurs savent qu'ils sont surveillés.



L’idée de cette entreprise est née après plusieurs incidents vécus par Hartz et son associé Jack Abraham, à leurs domiciles respectifs, l'un à Presidio Terrace (San Francisco) et l'autre à Miami Beach. Hartz a relaté un incident où son système de sécurité n’a pas détecté un intrus qui a tenté d'entrer chez lui dans la nuit.

Sauron utilise des technologies inspirées des véhicules autonomes, de la robotique et de la sécurité des frontières pour offrir une protection renforcée. Le concept a rencontré un écho favorable dans la Silicon Valley, où la criminalité à San Francisco reste un sujet de préoccupation, malgré la baisse des actes criminels en 2024. Le sentiment d'insécurité est d'autant plus marqué après l’élection d’un maire sur un programme de renforcement de la sécurité publique.

Dans ce climat, de nombreux entrepreneurs technologiques ont adapté des outils comme les drones et la reconnaissance faciale pour résoudre les problèmes de sécurité, tant pour l’armée que pour les particuliers. Pour eux, la sécurité est désormais une priorité, tant au niveau national qu'individuel. Des investisseurs de renom, tels que ceux de Flock Safety et Palantir, ont soutenu Sauron, permettant à la start-up de lever 18 millions de dollars. Ce soutien reflète une tendance croissante à utiliser la technologie pour renforcer la sécurité dans les foyers et les rues.

Sécurité privée ou surveillance de masse ? Les dérives des technologies de protection à domicile

La question de la sécurité privée dans un contexte technologique soulève des préoccupations légitimes sur la surveillance, la vie privée et les dérives potentielles. Les technologies de pointe, telles que les drones et la reconnaissance faciale, peuvent offrir un sentiment de sécurité accru, mais elles introduisent également des risques considérables. Le développement de systèmes comme celui de la start-up Sauron pourrait rendre les propriétés aussi protégées que des bases militaires modernes, mais cela pourrait aussi faire naître un climat de surveillance omniprésente. Si ces dispositifs permettent de détecter les intrusions et d'identifier les visiteurs, ils risquent aussi de nuire à la vie privée et de créer une atmosphère de méfiance constante, où chaque visiteur pourrait être perçu comme une menace potentielle.

L'une des critiques majeures réside dans la façon dont ces technologies peuvent être utilisées sans véritable contrôle ni régulation. Dans les avis, certains expriment des inquiétudes sur l'usage des données collectées par ces systèmes, notamment la création de bases de données faciales accessibles à des entreprises de sécurité privées. Cette collecte massive de données pourrait devenir un outil de surveillance de masse, exploitée à des fins commerciales ou malveillantes. L'idée que des entreprises privées, comme celles développant des technologies de sécurité, aient accès à ces informations sensibles soulève des interrogations sur la protection de la vie privée et les abus possibles. De plus, la crainte d'une dérive vers des sociétés de surveillance commerciale, où les données personnelles sont monétisées, est bien présente.

Parallèlement, l'aspect psychologique de ces systèmes est également préoccupant. Les drones et la reconnaissance faciale sont perçus comme des dispositifs de contrôle, mais leur usage pourrait transformer l'expérience quotidienne en un état constant de vigilance et d'anxiété. Cette situation pourrait exacerber la peur de l'autre, notamment dans des quartiers perçus comme plus dangereux ou où la criminalité est ressentie de manière plus intense, indépendamment des statistiques. Dans ce contexte, des entreprises comme Sauron exploitent cette peur pour offrir des solutions de sécurité, mais ces solutions risquent de renforcer un sentiment de paranoïa collective, où chaque individu, qu'il soit visiteur ou résident, devient une cible potentielle.

Certains commentaires soulignent que ce type de sécurité est surtout destiné aux riches, alimentant ainsi la fracture sociale. En effet, la prolifération de ces technologies pourrait renforcer l'inégalité entre ceux qui ont les moyens d'acheter des systèmes de sécurité avancés et ceux qui n'y ont pas accès. De plus, la peur que ressentent certains riches face aux masses pourrait les pousser à adopter des technologies de sécurité extrêmes, sans réelle réflexion sur leurs implications sociales. Cette situation pourrait creuser davantage les écarts de sécurité et de protection, exacerbant les tensions entre différentes couches de la société.

En outre, la militarisation de la sécurité domestique, comme l'évoque un commentaire, pourrait conduire à des abus. Si ces technologies étaient détournées par des acteurs malveillants ou piratées, elles risqueraient de se retourner contre leurs utilisateurs. La possibilité qu'un système de sécurité devienne incontrôlable et prenne le contrôle de la maison soulève des questions sur la fiabilité de ces technologies. En l'absence de protocoles de sécurité solides, ces dispositifs pourraient devenir des armes à double tranchant, où la protection se transforme en menace.

Enfin, la manière dont ces technologies sont introduites sur le marché montre à quel point elles sont désormais perçues comme une réponse à une défaillance de la sécurité publique. Alors que la confiance dans les forces de l'ordre et les systèmes de justice traditionnels diminue, de nombreuses personnes se tournent vers des alternatives privées. Cette tendance s'accentue dans un contexte où la politique de sécurité devient de plus en plus polarisée, et où des figures politiques utilisent la peur pour justifier des mesures de sécurité renforcées. Cependant, il est crucial de s'interroger sur les conséquences d'un recours systématique à des entreprises privées pour assurer la sécurité publique, et sur les risques associés à cette privatisation de la sécurité.

Les bonnes pratiques pour utiliser des caméras de sécurité à domicile

Il est essentiel de comprendre qui peut accéder aux vidéos enregistrées par vos caméras de sécurité et comment protéger ces données pour préserver votre vie privée. Bien que les caméras soient conçues pour améliorer la sécurité à domicile, elles peuvent aussi devenir une source de vulnérabilité, notamment en raison des risques de piratage et de la mauvaise gestion des données sensibles par les entreprises....
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