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Un vassal numérique ? Le gouvernement français expose les données de ses citoyens aux USA
Qui disposent de lois comme le Cloud Act et le Foreign Intelligence Surveillance Act pour s'en approprier

Le , par Patrick Ruiz

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Un vassal numérique ? Le gouvernement français expose les données de ses citoyens aux USA
Qui disposent de lois comme le Cloud Act et le Foreign Intelligence Surveillance Act pour s’en approprier

Anton Carniaux, directeur des affaires publiques et juridiques de Microsoft France, invité par la commission d’enquête à garantir que les données des citoyens français hébergées par Microsoft ne seront jamais transmises à des autorités étrangères sans l’accord des autorités françaises, a répondu : « Non, je ne peux pas le garantir ». En effet, des lois comme le Cloud Act et le Foreign Intelligence Surveillance Act permettent à la justice ou aux services de renseignement américains d’exiger l’accès à des données détenues par une entreprise américaine, même si elles sont stockées à l’étranger. La situation de la France en la matière s’aligne sur celle de l’Europe dont divers rapports font état de ce qu’elle est une colonie logicielle des Etats-Unis.

En mars 2025, le ministère de l'éducation a signé un contrat de 74 millions d'euros avec une entreprise américaine pour équiper ses départements et ses universités.

L'École polytechnique, l'école d'ingénieurs la plus prestigieuse du pays, a également décidé au début de l'année de transférer son système informatique vers Microsoft.

Cette décision a été prise en dépit d'instructions antérieures du gouvernement français invitant les établissements scolaires à ne pas déployer d'outils collaboratifs Microsoft ou Google en raison des risques liés à la souveraineté.

Le CNLL (Conseil national du logiciel libre) a averti que « les risques juridiques, techniques et stratégiques sont délibérément ignorés ».

Le député français Philippe Latombe blâme l'inertie bureaucratique de la France : « Il n'y a pas de lien réel entre les dirigeants politiques et les fonctionnaires français, qui pensent qu'ils resteront à leur poste indéfiniment. Cela crée une inertie bureaucratique. Ils obtiennent facilement des contrats précoces parce qu'ils ont toujours été là, ce qui conduit à une dépendance habituelle des acheteurs publics. »

Dans son rapport, le Sénat français a accusé le gouvernement de discréditer systématiquement les alternatives européennes, en affirmant qu'elles étaient « trop coûteuses » ou « pas assez efficaces ».

« La commission d'enquête a constaté que les solutions européennes étaient systématiquement dénigrées par le gouvernement, jugées à tort trop coûteuses ou inefficaces », peut-on lire dans le rapport.



La France fond dans le décor d’une Europe reconnue comme une colonie logicielle de Microsoft

Au début du mois d’avril 2024 une annonce secoue le net : Un État fédéral allemand fait passer 30 000 PC de Microsoft Windows et Microsoft Office à Linux, LibreOffice et d'autres logiciels libres et open-source, cette annonce parait logique, mais pourquoi cela choque t'il en fin de compte ? Pourquoi est-ce qu'au final ça n'est qu'une exception qui confirme la règle ? la règle c'est qu'en réalité à de très rares exceptions près, toute l’Europe est restée sous Microsoft Windows et Microsoft Office, mais pourquoi donc ? et c'est la qu'un excellent documentaire refait surface sur les réseaux sociaux, qui explique tout.

Le lundi 19 février 2018, à 22h55, un reportage télévisé de 45 minutes sur la dépendance des administrations publiques à l'égard de Microsoft a été diffusé sur Das Erste, la première chaîne de l'ARD (radiodiffuseur public allemand). Il s'intitule " The Microsoft Dilemma ; Software Colony Europa " (Le dilemme Microsoft ; la colonie logicielle en Europe). Une partie de l'émission traitait de l'accord Open Bar entre Microsoft et le ministère français de la Défense, et proposait des interviews d'une sénatrice française, Joelle Garriaud-Maylam, d'une journaliste française qui avait fait un reportage sur le sujet en 2017, Leïla Minano, et du responsable des affaires publiques d'April, Étienne Gonnu.

Une équipe multinationale de journalistes - Investigate Europe - a rédigé une série d'articles sur la dépendance désastreuse de l'Europe à l'égard de Microsoft, chacun analysant un cas national spécifique de dépendance publique à la firme américaine. L'article français, écrit par Leïla Minano et publié dans le magazine d'information Marianne en mai 2017 (en français), portait sur l'accord Open Bar entre Microsoft et le ministère français de la Défense. Le reportage télévisé a été réalisé dans la foulée de cette impressionnante enquête journalistique, et revient sur l'accord Open Bar.

Il est intéressant de noter que l'article de Marianne - qui a révélé des informations précieuses sur la façon dont l'accord Open Bar a été initialement conclu, et a confirmé qu'il avait été renouvelé pour quatre années supplémentaires - a aidé April à obtenir le texte du nouveau contrat (en français) par le biais d'une demande d'accès aux documents administratifs. Cela a finalement incité une sénatrice française, Joelle Garriaud-Maylam, à soumettre une proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête sur cet accord Open Bar en octobre 2017.


La véritable souveraineté : un combat européen

La quête d'une véritable souveraineté numérique pour l'Europe passe par des mesures audacieuses et indépendantes :

  • Développer des infrastructures cloud européennes : Construire et soutenir des acteurs du cloud dont le siège social, la propriété et la structure juridique sont exclusivement européens, garantissant qu'ils ne sont soumis qu'aux lois de l'UE.
  • Privilégier l'open source : Adopter des technologies ouvertes pour éviter le verrouillage propriétaire et assurer une transparence et un contrôle total sur les codes et les architectures.
  • Renforcer la législation européenne : Continuer à durcir les réglementations pour combler les failles juridiques et protéger les données contre toute intrusion extérieure, quelle qu'elle soit.


C’est ce que des pays comme la Chine et la Russie font dans un contexte de sanctions américaines qui finissent par avoir pour effet d’accélérer l’émancipation de leurs anciennes colonies.

Source : Rapport Senat

Et vous ?

Partagez-vous les avis selon lesquels l’Europe est une colonie logicielle des USA ?

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