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« Le DOGE a copié l'intégralité de la base de données de la sécurité sociale vers un système cloud non sécurisé », d'après un lanceur d'alerte
Qui soulève la problématique du passage des mainframes au cloud

Le , par Patrick Ruiz

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Un lanceur d'alerte affirme qu'un ancien haut responsable du DOGE, aujourd'hui employé par l'administration de la sécurité sociale, a copié les numéros de sécurité sociale, les noms et les dates de naissance de plus de 300 millions d'Américains dans une section privée du cloud de l'agence. La manœuvre sujette à controverse étant donné les risques en matière de sécurité liés au fait d’opter pour le cloud s’inscrit dans le cadre des tentatives de migration des systèmes de systèmes informatiques de l’administration de la sécurité sociale (SSA) vers le cloud.

Des mainframes au cloud : Quels avantages et quels inconvénients ?

L’alerte est fondée quand on prend en compte les vols de données opérés ces dernières années par des tiers sur divers services dans le nuage.

Les avantages du cloud computing sont une évidence. Les plus notables sont : la réduction des coûts de maintenance d’une infrastructure informatique, la réduction de la consommation énergétique, la disposition rapide d'une plateforme prête à l'emploi pour le déploiement des applications, la disposition d'une solution de sauvegarde simple et accessible à tous, même aux non-informaticiens, etc. Cependant, devant toutes les possibilités offertes, il demeure des réticences dans son adoption. Ces réticences sont liées, pour la plupart, au facteur de sécurité, qui reste encore un véritable défi :

  • la fragilité dans la gestion des accès et des identités, bien que certains fournisseurs renforcent les interfaces d’authentification avec d’autres moyens tels que les certificats, les smartcards, la technologie OTP et bien d’autres ;
  • l’utilisation d’API non sécurisées pour l’intégration des applications avec les services cloud ;
  • l’exploit de vulnérabilités des systèmes d’exploitation sur les serveurs du cloud et même sur les applications hébergées ;
  • le piratage de compte, qui est un vieux type d’attaque informatique, vient avec une forte recrudescence depuis l’avènement d’Internet et encore celui du cloud computing ;
  • une action malveillante lancée en interne dans les effectifs du fournisseur. Une personne malveillante dans l’équipe de gestion du Datacenter peut facilement nuire à la confidentialité et l’intégrité des environnements hébergés ;
  • les menaces persistantes avancées qui consistent en une forme d’attaque où le hacker réussit à installer d’une façon ou d’une autre un dispositif dans le réseau interne de l’organisation, à partir duquel il peut extirper des données importantes ou confidentielles. C’est une forme d’attaques difficile à détecter pour un fournisseur de services cloud ;
  • la perte de données qui peut être causée par une attaque informatique (logique) du Datacenter, une attaque physique (incendie ou bombardement), une catastrophe naturelle, ou même simplement un facteur humain chez le fournisseur de services, par exemple en cas de faillite de la société ;
  • les insuffisances dans les stratégies internes d’adoption ou de passage au cloud. Les entreprises ou les organisations ne prennent pas souvent en compte tous les facteurs de sécurité liés à leur fonctionnement avant de souscrire à un service cloud. Certaines négligences, tant au niveau du développement d’application qu’au niveau de l’utilisation basique, leur sont parfois fatales ;
  • utilisation frauduleuse des technologies cloud en vue de cacher l'identité et de perpétrer des attaques à grande échelle. Généralement, il s’agit de comptes créés pendant les périodes d’évaluation (la plupart des FAI proposent 30 jours d’essai gratuits) ou des accès achetés frauduleusement ;
  • le déni de service qui est une attaque qui consiste à rendre indisponible un service par une consommation abusive des ressources telles que les processeurs, la mémoire ou le réseau. L’idée, pour le pirate, c’est de réussir à surcharger les ressources du Datacenter en vue d’empêcher d’autres utilisateurs de profiter des services ;
  • les failles liées à l’hétérogénéité des technologies imbriquées dans l’architecture interne du cloud, et l'architecture externe d'interfaçage avec les utilisateurs.


« NUMIDENT contient toutes les données fournies dans une demande de carte de sécurité sociale américaine, notamment le nom du demandeur, son lieu et sa date de naissance, sa nationalité, son origine ethnique, les noms et numéros de sécurité sociale de ses parents, son numéro de téléphone, son adresse et d'autres informations personnelles. Si des personnes mal intentionnées accèdent à cet environnement cloud, les Américains pourraient être exposés à une vague d'usurpation d'identité, perdre des prestations essentielles en matière de santé et d'alimentation, et le gouvernement pourrait être contraint de réattribuer à chaque Américain un nouveau numéro de sécurité sociale, ce qui entraînerait des coûts considérables », souligne le lanceur d’alerte.



Des risques additionnels sont envisageables compte tenu de la rapidité de la migration envisagée

Les systèmes de la SSA reposent sur une infrastructure complexe, avec plus de 60 millions de lignes de code COBOL. Ce langage, créé dans les années 1950, a été largement adopté pour les applications de traitement de transactions sur les mainframes. Le « logiciel central » de la SSA, responsable de l'émission des numéros de sécurité sociale et de la gestion des paiements, est principalement écrit en COBOL. Une tentative de modernisation en 2017 avait prévu cinq ans pour remplacer ces systèmes, mais la pandémie de COVID-19 en 2020 a interrompu ces plans.

Les experts expriment de vives inquiétudes quant à la rapidité de la migration envisagée. Une transition précipitée pourrait entraîner des défaillances systémiques, des paiements erronés, des sous-paiements, des paiements excessifs ou même des omissions de paiements pour les bénéficiaires. La complexité des systèmes existants nécessite des tests approfondis pour garantir l'exactitude des résultats après la migration. Certains techniciens de la SSA avertissent que des erreurs invisibles pourraient survenir, affectant potentiellement des millions d'Américains.

Comme beaucoup d'anciens systèmes informatiques gouvernementaux, les systèmes SSA contiennent du code écrit en COBOL, un langage de programmation créé en partie dans les années 1950 par Grace Hopper, pionnière de l'informatique. Le ministère de la défense a essentiellement fait pression sur l'industrie privée pour qu'elle utilise le COBOL peu après sa création, ce qui a favorisé son adoption à grande échelle et en a fait l'un des langages les plus utilisés pour les ordinateurs centraux, c'est-à-dire les systèmes informatiques qui traitent et stockent rapidement de grandes quantités de données, dans les années soixante-dix. (Au moins un site web lié au ministère de la Défense faisant l'éloge des réalisations de Hopper n'est plus actif, probablement à la suite de la purge des reconnaissances militaires...
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