Max : la Russie impose son application de surveillance de type « Big Brother », présentée comme une alternative à WhatsApp, dans l’Ukraine occupéeles contrevenants s'exposent à représailles
La Russie impose l'installation de son application de messagerie Max dans les territoires occupés en Ukraine. Max est présentée comme une alternative à WhatsApp et aux autres applications de messagerie étrangères. Cependant, les détracteurs ont déclaré que l'installation de l'application équivaut à céder volontairement le contrôle total de votre téléphone aux services de sécurité russes. Selon les détracteurs, Max impose un niveau de surveillance plus complet que tout ce que le KGB soviétique pouvait réaliser. L'application collecte des données personnelles de manière extensive, transformant les smartphones en outils de surveillance inspirés du Big Brother.
Un nouvel article publié par le Kharkiv Human Rights Protection Group (KHPG) décrit comment les autorités russes tentent de surveiller étroitement les habitants des territoires occupés de l'Est ukrainien. Elles imposent l’installation de l’application russe MAX, qui prétend faciliter la communication, mais sert en réalité d'outil de surveillance. Le président russe Vladimir Poutine a ordonné en août qu'elle soit préinstallée sur tous les smartphones et tablettes.
Le gouvernement russe avait déclaré dans un communiqué que MAX, qui sera intégré aux services gouvernementaux, figurera sur la liste des applications préinstallées obligatoires sur tous les « gadgets », y compris les téléphones mobiles et les tablettes, vendus en Russie à partir du 1er septembre 2025.
Cette décision s'aligne dans la droite ligne des efforts déployés par le Kremlin en vue de renforcer son contrôle sur l'espace Internet, alors que la Russie est engagée dans une guerre en Ukraine depuis quatre ans. Max est présentée par les autorités russes comme une alternative souveraine à WhatsApp et à d'autres applications de messagerie étrangères, notamment occidentales. Mais selon ses critiques, Max peut être utilisée pour suivre les utilisateurs.
Surveillance et contrôle via l'application de messagerie Max
Selon KHPG, si MAX compte effectivement jusqu'à 50 millions d'utilisateurs, comme le prétend la Russe, cela n'a rien à voir avec sa popularité. Il affirme que ce chiffre est principalement dû au fait que MAX doit être préinstallé sur tous les smartphones et tablettes vendus en Russie et en Ukraine occupée. Le rapport de KHPG indique également que d'autres méthodes de coercition ont été signalées il y a quelques mois dans la région occupée Zaporijia.
Les habitants des territoires ukrainiens occupés auraient été contraints de passer à MAX au cours des derniers mois. Le rapport de KHPG précise également que cette coercition a coïncidé avec le blocage systématique par la Russie des applications de messagerie instantanée, telles que WhatsApp et Telegram, dont les systèmes de chiffrement empêchaient le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB) d'intercepter les communications.
Les observateurs craignent que la prochaine étape ne consiste à rendre les services bancaires en ligne accessibles uniquement via MAX, ainsi que l'accès à tous les services publics. Une telle démarche obligerait les personnes autrefois résistantes à installer Max sur leurs smartphones ou tablettes.
Selon KHPG, le seul espoir à l'heure actuelle est que Max ne soit tout simplement pas à la hauteur. Les critiques rapportent que les récentes fuites de données personnelles des utilisateurs ont amené les dirigeants russes à se demander s'il était vraiment judicieux de regrouper toutes les informations sensibles des citoyens sur une seule plateforme, dont la violation risquerait d'entraîner un effondrement dans tous les domaines de l'administration.
Une application utilisée comme « indicateur de loyauté »
MAX collecterait des données personnelles de manière extensive, transformant les smartphones et tablettes en outils de surveillance. Les populations locales qui refusent d’installer l’application seraient considérées comme suspectes et pourraient faire l’objet de contrôles ou de sanctions. L’usage obligatoire de MAX entraîne une intrusion totale dans la vie privée et renforce l’isolement des habitants des territoires occupés vis-à-vis du reste de l'Ukraine.
En dépit des problèmes sécurité, Max devrait continuer à être utilisée comme « indicateur de loyauté » sur le territoire occupé. Aux postes de contrôle, par exemple, l'absence de MAX sur le smartphone d'une personne est susceptible d'éveiller les soupçons et d'entraîner des « vérifications » supplémentaires.
Les critiques dénoncent cette mesure comme un moyen de répression et de diffusion de propagande, privant les citoyens d’accès à des informations fiables. Reporters sans frontières a souligné que Max est accessible uniquement via un numéro de téléphone russe ou biélorusse. RSF ajoute que l'application bloque toute communication avec l'Ukraine libre et collecte 100 % des données des utilisateurs, tout en servant de vecteur majeur de propagande.
L'article de KHPG met en lumière comment une application présentée comme un outil de communication est utilisée comme un instrument de contrôle numérique et de répression dans les zones ukrainiennes sous occupation russe. Max impose aussi ce que Reporters sans frontières appelle « un rideau de fer numérique ».
Vue d'ensemble : accroissement du contrôle numérique en Russie
Cette évolution s'inscrit dans une tendance plus large en Russie, où le gouvernement n'a cessé d'accroître son utilisation des outils numériques à des fins de surveillance et de contrôle. Des caméras de reconnaissance faciale dans les espaces publics à la collecte obligatoire de données biométriques, le pays adopte une surveillance qui inquiète les défenseurs des libertés civiles. L'application de messagerie Max est l'une des dernières initiatives dans ce sens.
Les partisans du gouvernement russe soutiennent que ces outils sont nécessaires à la sécurité nationale et à l'ordre social. Mais les détracteurs affirment qu'ils reflètent une tendance croissante à l'intrusion de l'État dans la vie privée. La non-utilisation de Max exposerait les contrevenants à des représailles.
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