La cyberguerre est considérée comme le "cinquième domaine" des conflits internationaux et est intégrée aux aspects fonctionnels fondamentaux des nations, y compris l'armée. Elle bénéficie notamment du même niveau de financement et d'attention que les divisions plus traditionnelles.
Comme le souligne le secrétaire d'État britannique à la défense, Ben Wallace, dans une interview accordée au Telegraph, la Grande-Bretagne ne cherche pas seulement à renforcer sa position face aux menaces, mais aussi à développer sa capacité à lancer des attaques de représailles.
L'objectif du Royaume-Uni est de riposter aux attaques de "niveau 1", qui visent des secteurs cruciaux d'États hostiles comme la Russie, la Chine et la Corée du Nord. Comme le précise Wallace, la Grande-Bretagne sera l'un des très rares pays au monde à avoir la capacité d'organiser des cyberattaques offensives d'une telle ampleur, décourageant ainsi toute tentative future à son encontre.
Les cibles typiques pourraient être des centrales électriques, des fournisseurs de services de télécommunications et diverses entités d'infrastructure de base pour lesquelles toute interruption de service aurait un impact à grande échelle et des effets économiques négatifs notables.
Faire face à une menace persistante
M. Wallace l'a révélé, certains États étrangers mènent quotidiennement une cyberguerre contre le Royaume-Uni, et y répondre de manière agressive s'inscrit donc dans le cadre des droits qui sous-tendent les lois internationales. L'un des exemples que le fonctionnaire a donnés au cours de l'interview est le démantèlement de serveurs qui sont utilisés pour le déploiement de ransomware, de logiciels espions ou de logiciels malveillants IoT.
Un incident notable qui est apparu comme un exemple de la façon dont ces attaques peuvent être catastrophiques vient de 2017, lorsque le ver WannaCry a paralysé des parties du NHS (National Health Service). Le secrétaire à la défense considère qu'il s'agit d'un événement critique, mais souligne que le Royaume-Uni n'a pas encore connu de cyberattaque de niveau 1 ayant provoqué une catastrophe importante.
La création du centre de la National Cyber Force a pour but de maintenir cette situation et de dissuader ceux qui considèrent la Grande-Bretagne comme une cible lucrative. C'est la même approche que les États-Unis ont ouvertement adoptée récemment.
Le nouveau centre de guerre numérique sera basé à Samlesbury, dans le Lancashire, et sera géré conjointement par le ministère de la Défense et le GCHQ. Selon M. Wallace, la nouvelle division devrait être pleinement opérationnelle d'ici 2030. Boris Johnson, le Premier ministre britannique, a révélé plus de détails lors de la prochaine conférence du Parti conservateur à Manchester.
Une chose à noter est que rien de ce qui précède n'est nouveau dans le sens où la Grande-Bretagne s'est engagée dans des cybercampagnes offensives contre l'État islamique, les pédophiles et divers groupes de piratage étrangers depuis au moins 2018.
Cependant, l'investissement de 5 milliards de livres sterling est censé s'appuyer sur ces campagnes sporadiques et créer le terrain pour des opérations de dissuasion permanentes contre les menaces extérieures et les adversaires étrangers.
Source : Ben Wallace, secrétaire d'État à la défense du Royaume-Uni
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Le , par Sandra Coret
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