Alors que les entreprises dépendent de plus en plus des outils numériques et des flux de travail basés sur le cloud, un problème urgent se fait jour. Les employés contournent les mesures de sécurité pour atteindre leurs objectifs de productivité, créant ainsi par inadvertance des risques importants pour la cybersécurité.
L'enquête Infosecurity Europe 2024 de KnowBe4 a montré que les trois quarts (75 %) des professionnels de la sécurité ont vu des employés adopter des comportements à risque sur leur lieu de travail. Les comportements à risque observés par les professionnels de la sécurité sur le lieu de travail comprennent l'utilisation de services de divertissement ou de streaming, plus de la moitié d'entre eux (51 %) déclarant avoir été témoins de cette habitude.
Parmi les autres comportements repérés figurent le partage d'informations personnelles (44 %), l'utilisation de la GenAI au sein de l'organisation (38 %), l'utilisation de supports amovibles non autorisés comme les clés USB (37 %), l'ouverture de pièces jointes malveillantes dans les courriels (36 %) et l'utilisation de sites de jeux d'argent sur le lieu de travail (35 %)
Une enquête récente de CyberArk met en lumière l'ampleur de ces problèmes, révélant que 65 % des employés de bureau admettent contourner les politiques de sécurité de l'entreprise au nom de l'efficacité. Cette tension entre sécurité et productivité met en évidence un défi majeur pour les organisations dans l'environnement commercial actuel, qui évolue rapidement : Comment faire respecter la conformité sans étouffer le flux de travail ?
Quatre conclusions à propos du comportement néfaste des employés
Les entreprises modernes déploient des solutions pour protéger les données sensibles, de l'authentification multifactorielle à la détection des menaces en temps réel. Mais lorsque les employés réutilisent leurs mots de passe, partagent leurs identifiants ou accèdent à des applications professionnelles à partir d'appareils personnels non sécurisés, ils créent des vulnérabilités que même les systèmes les plus avancés ne peuvent combler.
CyberArk, un leader mondial dans le domaine de la sécurité des identités, publie les résultats d’une nouvelle étude consacrée aux comportements des employés. Cette enquête souligne la nécessité d’évoluer vers un modèle où l’accès des employés n’est pas seulement géré, mais également sécurisé. Dans un contexte marqué par des tendances telles que le travail hybride et la flexibilité d’accès, cette étude menée dans plusieurs pays révèle que dans de nombreux cas, la manière dont les employés accèdent à des données sensibles et à privilèges — que ce soit de façon délibérée ou accidentelle — expose leur entreprise à différents dangers. Parallèlement, une nouvelle étude réalisée par l’équipe de recherches du Labs de CyberArk indique comment l’historique en ligne d’un individu peut constituer une menace pour son employeur comme pour sa vie privée.
Fruit d’une enquête menée auprès de 14 003 employés occupant des fonctions majeures au sein d’entreprises actives dans un large éventail de secteurs en Allemagne, en Australie, aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et à Singapour, ce rapport fait le point sur les comportements des employés et les modes d’accès aux données les plus courants. En deux mots, les équipes de sécurité doivent repenser la manière dont les contrôles de sécurité des identités sont appliqués aux employés dans les nouveaux environnements de travail.
- La majorité des employés peut accéder à des informations sensibles : 80 % des employés ont accès à des applications professionnelles qui contiennent souvent des données sensibles en utilisant des appareils personnels fréquemment dépourvus de contrôles de sécurité appropriés. L’enquête confirme que les accès à privilèges ne sont plus l’apanage des administrateurs IT. En effet, 40 % des personnes interrogées téléchargent régulièrement des données sur les clients, un tiers sont en mesure de modifier des données critiques ou sensibles et un peu plus de trois personnes sur dix peuvent approuver des transactions financières d’un montant élevé.
- La réutilisation des mots de passe est monnaie courante : L’étude met en évidence plusieurs habitudes inquiétantes : alors que 49 % des employés interrogés conservent les mêmes identifiants de connexion pour plusieurs applications professionnelles, 36 % utilisent les mêmes codes pour leurs applications personnelles et professionnelles. Par ailleurs, 52 % des personnes interrogées déclarent partager avec des tiers des informations confidentielles propres à leur lieu de travail. De telles pratiques augmentent de façon significative les risques de fuite et de compromission de la sécurité.
- La majorité des employés contourne les règles de cybersécurité : 65 % des collaborateurs contournent souvent les règles de cybersécurité pour se faciliter la vie, que ce soit en utilisant un mot de passe unique pour plusieurs comptes, en se servant d’un terminal personnel comme point d’accès mobile ou en transférant des emails professionnels vers leur compte personnel.
- L’adoption de l’intelligence artificielle soulève de nouveaux défis pour la sécurité : L’enquête met également en lumière l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA) sur le lieu de travail. Ainsi, plus de 72 % des employés ont accès à des outils d’IA susceptibles d’introduire de nouvelles vulnérabilités, par exemple en y injectant des données sensibles. Plus d’un tiers (38 %) des employés respectent « parfois seulement », voire « jamais », les directives relatives au traitement des informations sensibles dans le cadre de l’utilisation d’un outil d’IA.
La vie d'un employé ruiné par une attaque
Nouvelle étude de CyberArk Labs
L’étude publiée par CyberArk Labs sous le titre "White FAANG : Devouring Your Personal Data" démontre que la navigation sur internet d’un employé et son historique en ligne peuvent poser des problèmes pour leur employeur, mais également pour leur vie personnelle. Elle détaille comment les données des historiques de navigation téléchargées chez des géants de la tech tels qu’Apple et Meta peuvent être facilement volées, mais également comment un hacker peut exploiter ce vaste réservoir d’informations à des fins malveillantes, par exemple comme vecteur d’attaque contre l’entreprise des victimes.
La combinaison, d’une part, des actes inquiétants des employés et, d’autre part, de la capacité des cyberattaquants à s’emparer des historiques de navigation et à exploiter la façon dont les utilisateurs se servent d’Internet, accroît les risques pour les entreprises. En mettant en œuvre un solide programme de sécurité des identités doublé d’une vérification dynamique des privilèges à chaque point de contrôle des utilisateurs, les équipes de sécurité peuvent empêcher les cyberattaquants d’accéder à des informations sensibles et à privilèges sans ajouter de friction indésirable aux processus de travail.
"Pendant trop longtemps, les méthodes standard de sécurisation des accès du personnel se sont appuyées sur des fonctionnalités de base telles que l’authentification unique de type SSO. Or cette approche ne tient pas compte de la réalité des collaborateurs modernes et de la nature changeante des identités : en effet, un collaborateur lambda peut être un utilisateur occasionnel et, l’instant d’après, devenir un compte à privilèges", explique Matt Cohen, CEO de CyberArk.
"Les conclusions de ces deux enquêtes montrent que les accès à haut risque sont disséminés dans toutes les fonctions et que les mauvais comportements sont courants, ce qui engendre d’importants problèmes de sécurité pour les entreprises et souligne la nécessité de réinventer sans tarder la sécurité des identités en accordant à chaque utilisateur le niveau de contrôle des privilèges approprié."
Cette étude confirme une autre étude qui avait révélé qu'un employé sur trois ne comprend pas l'importance de la cybersécurité au travail, et seuls 39 % des employés se disent très susceptibles de signaler un incident de sécurité. À la question de savoir pourquoi, 42 % des employés répondent qu'ils ne sauraient pas s'ils ont provoqué un incident et 25 % disent qu'ils ne se soucient pas assez de la cybersécurité pour en parler.
À propos de CyberArk
CyberArk est un leader mondial de la sécurité des identités. Expert des contrôles intelligents des privilèges, CyberArk propose l’offre de sécurité la plus complète pour toutes les identités – humaines ou machines – au sein des applications d’entreprise, des effectifs décentralisés, des environnements cloud hybrides, et tout au long du cycle de vie DevOps.
Source : "White FAANG : Devouring Your Personal Data"
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