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Telegram transmet aux autorités américaines des données sur des milliers d'utilisateurs,
Telegram a répondu à 900 demandes et partagé les données de 2 253 utilisateurs

Le , par Bruno

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L'idée que Telegram puisse garantir un anonymat absolu, tout en exigeant un numéro de téléphone pour s'inscrire, illustre une méconnaissance des implications en matière de confidentialité. Cette fausse perception a été exploitée non seulement par des utilisateurs mal informés, mais aussi par des criminels convaincus de leur impunité. La récente révélation selon laquelle Telegram a transmis les données de milliers d'utilisateurs aux autorités américaines souligne non seulement un changement de cap dans la politique de confidentialité de la plateforme, mais aussi l'arrogance de certains responsables qui pensaient pouvoir gérer des activités illicites sans répercussions.

Telegram a révélé avoir répondu à 900 demandes des autorités américaines, en partageant les numéros de téléphone ou les adresses IP de 2 253 utilisateurs. Ce chiffre marque une augmentation significative par rapport aux années précédentes, la majorité des demandes ayant été traitées après le changement de politique de confidentialité de la plateforme en septembre 2024.


Longtemps perçue comme un espace pour communiquer, échanger des idées ou contourner la censure, Telegram est également devenue un outil prisé par les cybercriminels. Ces derniers l’utilisent pour vendre des services illégaux, mener des attaques, écouler des données volées ou gérer des logiciels malveillants. Ces informations proviendraient du dernier rapport de transparence de Telegram, couvrant la période du 1er janvier au 13 décembre 2024. Jusqu’en septembre 2024, la plateforme ne divulguait les données des utilisateurs qu’en cas de terrorisme, avec seulement 14 demandes traitées concernant 108 utilisateurs.

Avec sa nouvelle politique, Telegram collabore désormais dans d'autres affaires criminelles, incluant la cybercriminalité, la vente de biens illégaux et la fraude en ligne. La politique mise à jour précise : « Si Telegram reçoit un ordre valide des autorités judiciaires confirmant votre implication dans une activité criminelle enfreignant ses conditions d'utilisation, une analyse juridique sera réalisée et vos données pourront être partagées avec les autorités compétentes. »

Ce revirement a été accéléré par les pressions des autorités, culminant avec l’arrestation de Pavel Durov, fondateur et PDG de Telegram, en août 2024 en France. Il fait face à des accusations de complicité en cybercriminalité, fraude organisée, distribution de matériel illégal, et refus de coopérer avec les enquêtes criminelles.

Bien que cette politique ait poussé certains groupes criminels à quitter la plateforme, le cabinet KELA a noté en décembre que la situation restait inchangée. La forte augmentation des partages de données au dernier trimestre 2024 laisse entrevoir une évolution stratégique, dont les impacts seront plus clairs avec le prochain rapport attendu en avril 2025.

De la rivalité avec Signal aux pressions légales : Telegram sous le feu des projecteurs

Telegram a récemment intensifié sa rivalité avec Signal en lançant une campagne pour discréditer l'application, la qualifiant de peu sûre. Ce contexte concurrentiel a été exacerbé par un changement radical dans la politique de Telegram : la plateforme transmet désormais aux autorités les numéros de téléphone et adresses IP des utilisateurs suspectés d’activités criminelles, marquant un revirement notable de son PDG, Pavel Durov, sur la question de la modération.

La sécurité des applications de messagerie est devenue un enjeu majeur, opposant Telegram et Signal dans une bataille pour la suprématie en matière de confidentialité. Cette tension a été amplifiée par des figures publiques comme Elon Musk, qui a semé le doute sur la sécurité de Signal, bien qu'il ait soutenu l'application par le passé. Les critiques de Signal ont également été alimentées par des activistes conservateurs et des déclarations provocatrices de Telegram.

Pavel Durov a publiquement remis en cause le chiffrement de Signal, insinuant que son financement par le gouvernement américain compromettait sa sécurité. Il a également évoqué des cas où des messages « privés » de Signal auraient été utilisés devant des tribunaux ou exposés dans les médias. Ces accusations, bien que non étayées, ont trouvé un écho dans des cercles conservateurs, notamment par l'ancien animateur Tucker Carlson.

Malgré ces attaques, Telegram lui-même ne chiffre pas de bout en bout les messages par défaut, contrairement à Signal. Cette critique revient régulièrement parmi les experts en sécurité, remettant en question la position de Telegram comme alternative sûre. En parallèle, Durov a cité des articles critiquant des figures associées à Signal, mais sans preuve d’une influence directe sur la technologie de chiffrement ou la mission de l'organisation.

En septembre 2024, Telegram a officiellement mis à jour sa politique de confidentialité, indiquant qu’il partagerait les données d’un utilisateur suspect avec les autorités sur demande légale. Cette mesure vise à répondre aux abus sur la plateforme, notamment dans le cadre de la vente de produits illégaux ou d’autres activités criminelles. Pavel Durov a justifié cette décision comme une étape nécessaire pour préserver l'intégrité de Telegram.

Dans une publication sur Telegram, Durov a déclaré que la plateforme ne permettrait pas aux « mauvais acteurs » de compromettre ses standards pour près d’un milliard d’utilisateurs. Il a également annoncé l’utilisation de l’intelligence artificielle pour identifier et supprimer les contenus problématiques. Ces mesures s’accompagnent de modifications supplémentaires, comme la désactivation de fonctionnalités controversées, notamment « People Nearby » et Telegraph.

Ces évolutions interviennent alors que Telegram fait face à des critiques croissantes. En Ukraine, par exemple, l’application a été interdite pour des raisons de sécurité nationale. Les autorités ukrainiennes affirment que Telegram est exploité par la Russie pour des cyberattaques, la géolocalisation des utilisateurs et même le ciblage de frappes de missiles. Cette interdiction illustre les défis que la plateforme doit surmonter dans des contextes géopolitiques complexes.

Malgré son image de messagerie chiffrée, Telegram est régulièrement critiqué pour son niveau de sécurité jugé insuffisant. L’arrestation de Pavel Durov en août 2024 en France a mis en lumière les lacunes de modération sur la plateforme. Cet événement a alimenté les débats sur la capacité de Telegram à garantir un espace sûr et conforme aux normes internationales.

En tant que service de messagerie multiplateforme basé sur le cloud, Telegram continue de jouer un rôle clé dans le paysage numérique, offrant une multitude de fonctionnalités. Cependant, son approche de la confidentialité et de la sécurité reste au centre des préoccupations, soulevant des questions sur l’équilibre entre protection des utilisateurs et respect des exigences légales.

Telegram sacrifierait ses idéaux sur l'autel de la conformité

La prétention de Telegram à garantir un anonymat absolu tout en demandant un numéro de téléphone pour l'inscription met en lumière une contradiction fondamentale. Cela reflète une incompréhension des principes de confidentialité, que beaucoup d'utilisateurs, mal informés ou imprudents, semblent ignorer. Ce paradoxe a également été exploité par des criminels qui, en quête d'impunité, ont choisi Telegram comme outil privilégié, sans évaluer les risques réels.

La révélation récente de Telegram, affirmant avoir transmis des données d’utilisateurs aux autorités américaines, illustre un tournant significatif dans sa politique de confidentialité. Avec 900 demandes satisfaites et les informations de 2 253 utilisateurs partagées, ce changement souligne la manière dont les plateformes numériques doivent concilier leurs promesses initiales avec les réalités légales et éthiques.


Ce cas met également en évidence l’arrogance de certains dirigeants de l’écosystème technologique, qui pensent pouvoir opérer sans conséquence, même en facilitant indirectement des activités illicites. Telegram, autrefois perçue comme un bastion de la liberté numérique, a montré que ses idéaux pouvaient s’effriter sous la pression des autorités ou face aux abus sur sa plateforme.

Enfin, cet épisode illustre une leçon essentielle : aucune plateforme numérique n'est entièrement sécurisée ou anonyme. Les utilisateurs doivent comprendre que leur confidentialité dépend autant de leur vigilance que des garanties offertes par ces services. Dans un contexte où la réglementation et les attentes en matière de sécurité évoluent rapidement, il est crucial de ne pas céder à de fausses promesses ou à une confiance aveugle envers des applications prétendument inviolables.

Source : Telegram transparency report

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Voir aussi :

Telegram transmettra désormais aux autorités le numéro de téléphone et l'adresse IP des personnes soupçonnées d'activités criminelles, après le volte-face de Pavel Durov, sur la question de la modération

Telegram a lancé une campagne intense pour dénigrer Signal en la qualifiant d'application non sécurisée. Elon Musk, autrefois partisan de Signal, a décidé de remettre en question la sécurité de l'application

L'Ukraine interdit l'utilisation de Telegram pour mettre fin à l'espionnage russe, l'Ukraine craint que l'application de messagerie ne rende les téléphones de l'État et de l'armée vulnérables aux cyberattaques

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